Politique

Navi Pillay horrifiée par l'escalade du conflit syrien

La Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Navi Pillay a ouvert lundi 27 mai 2013 à Genève une session du Conseil des droits de l’hommeen se déclarant horrifiée par l’escalade des violences en Syrie. Elle a demandé une nouvelle fois la saisie de la Cour pénale internationale (CPI).

La Syrie a occupé la première journée du Conseil des droits de l’homme. «Une catastrophe humanitaire, politique et sociale a déjà lieu, et ce qui se profile est vraiment un cauchemar», a affirmé Navi Pillay, la Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, en lançant un appel aux États à faire tous les efforts possibles pour mettre un terme à ce désastre.
«Les violations des droits de l’homme ont atteint des dimensions horrifiantes. Je suis profondément consternée par le mépris flagrant du droit international et de la vie humaine par toutes les parties», a déclaré Navi Pillay.
Elle a affirmé que le gouvernement de Damas continue d’utiliser la force dans des zones résidentielles de manière indiscriminée et non proportionnelle et que l’armée a directement visé des écoles et des hôpitaux. Les groupes armés rebelles ont manifestement utilisé les civils comme boucliers humains et les enlèvements se multiplient, a dénoncé Navi Pillay.
Civils pris au piège à Qousseir
«Nous continuons aussi à voir des rapports sur des forces antigouvernementales commettant des actes horribles comme des tortures et des exécutions sommaires. Des jeunes femmes et des mineures auraient été forcées de se marier à des combattants», a-t-elle aussi ajouté.
Elle s’est déclarée «extrêmement préoccupée par les informations selon lesquelles des centaines de civils ont été tués ou blessés et des milliers d’autres sont pris au piège des bombardements indiscriminés et d’attaques aériennes par les forces gouvernementales à Qousseir». Elle a demandé que les civils désireux de partir puissent être évacués en sécurité.
carte
Débat urgent sur Qousseir mercredi
«Une nouvelle fois j’exhorte le Conseil de sécurité de l’ONU à saisir la Cour pénale internationale. Ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité ne doivent pas rester impunis. Nous devons montrer au gouvernement comme à l’opposition que les responsables auront à en subir les conséquences. Et le monde doit agir pour mettre fin à ce terrible conflit», a dit la Haut Commissaire.
En ouvrant la session, le président du Conseil a proposé qu’un débat urgent sur les violences en Syrie, en particulier à Qousseir, ait lieu mercredi 29 mai. Le débat a été demandé vendredi par les Etats-Unis, la Turquie et le Qatar en raison de «la détérioration de la situation des droits de l’homme en Syrie, et en particulier les récentes tueries à Qousseir».
L’ambassadrice du Qatar a dénoncé le «blocus de 40’000 habitants» à Qousseir, les bombardements aériens et l’intervention de forces étrangères (le Hezbollah) soutenant les forces de Damas.
Des crimes contre l’humanité se poursuivent
«Les massacres se poursuivent et les civils ne peuvent sortir», a-t-elle dit. «Il faut une intervention immédiate pour protéger les civils et mettre un terme aux opérations militaires à Qousseir», a déclaré l’ambassadrice Alya Ahmed Saif Al-Thani.
«C’est un cas d’une ampleur sans précédent. Le Conseil doit s’en occuper le plus rapidement possible. Des crimes contre l’humanité se poursuivent sans faiblir. Je demande d’entendre l’appel de l’humanité», a affirmé de son côté l’ambassadeur de Turquie.
La Syrie a fait objection en critiquant de son côté le soutien apporté par le Qatar aux «terroristes». Le Venezuela a demandé des consultations supplémentaires. Une décision sur la date exacte du débat sera prise dans l’après-midi.
 


Nachricht per e-mail sendenEmpfänger