Les jeunes Verts jouent la provoc avec une affiche rappelant les nazis
La campagne pour la votation sur l’asile s’envenime. Les jeunes adhérents du parti écologiste suisse ont décidé de marquer les esprits en utilisant un fil de fer barbelé en forme de croix gammée pour leur nouvelle affiche. Cela provoque un tollé
“Les Jeunes Verts de Suisse demandent au peuple suisse de manière franche et directe” explique Jean Antenen, président du mouvement. Nous voulons ainsi éveiller la conscience de chacun et chacune sur ce que signifient réellement les perpétuels durcissements de la loi sur l’asile. En effet, ce n’est autre qu’un retour sur un passé européen obscur où des êtres humains étaient concentrés dans des camps. Nous disons non à une politique de droite qui prône l’emprisonnement, et donc, non à la révision de la loi sur l’asile.
Aujourd’hui, les jeunes Verts publient une affiche qui rappellent aux votants suisses : “N’a-t-on donc rien appris du passé ?”. L’allusion est évidente. “Le fil de fer barbelé en forme de croix gammée symbolise ce que signifie la révision de la loi sur le droit d’asile qui va être votée le 9 juin”, précise le président . Le discours tenu sur les requérants d’asile en Suisse est ouvertement xénophobe et sa rhétorique correspond de plus en plus à celle des extrémistes européens de droite. De plus, les conséquences qui résultent de ces durcissements de la loi et l’indifférence avec laquelle celles-ci sont acceptées font froid dans le dos. La Suisse veut apparemment concentrer les requérants d’asile récalcitrants dans des camps, sans même définir précisément le terme de récalcitrant. Nous le disons très clairement : pas de camps, plus jamais!”
L’unanimité contre eux
Ce n’est pas la première fois que des thèmes provocateurs sont utilisés dans une campagne politique en Suisse. Ce discours rappelle l’affaire des moutons de l’UDC et ses dérapages. Le parti de droite avait clairement ostracisé les étrangers en les comparant avec des moutons noirs. Mais, pour la première fois, les camps sont implicitement utilisés. “Il ne faut pas tout confondre, tempête Eli Webstein, le grand rabbin de Genève. Le droit d’asile est une question grave, mais elle ne doit pas tout permettre.” Tous les partis sont unanimes à condamner cette campagne.
Jean Antenen se défend. “Nous ne pouvons pas être des bisounours, Les défenseurs de la révision de la loi sur l’asile sont prêts à accepter sans broncher que des êtres humains tombent dans les mains de filières d’immigration clandestine qui sont non seulement rapaces mais aussi brutales, à la place de faire valoir de bonnes procédures d’ambassade. Ils sont donc prêts à accepter qu’encore plus d’êtres humains trouvent la mort en essayant d’atteindre notre pays en traversant l’Europe, ce que les Jeunes Verts Suisse trouvent inadmissible.”
Pour l’heure, aucune ville de Suisse romande n’a interdit cette affiche. “Nous devons respecter les idées de chacun, note Remy Pagani, le maire de Genève. Et même celles qui nous choquent.”