Les Kurdes protestent en Suisse et en Europe
Des centaines de Kurdes relient depuis ce mercredi 14 février Lausanne (VD) à Genève (GE) à pied. Ils protestent contre les bombardements turcs en Syrie. La colère des Kurdes gronde désormais à travers toute l’Europe.

Depuis le début de l’attaque, j’ai perdu un ami et deux autres ont été grièvement blessés au combat.
La voix de Mohamed Heso oscille entre colère et tristesse. Originaire d’Afrine en Syrie, il est actuellement réfugié en Allemagne. Parti du Luxembourg en car avec plusieurs amis, il a fait le voyage à la hâte pour participer à la marche. Une marche symbolique forte à ses yeux puisqu’elle reliera Lausanne à Genève et se terminera sur la place du Palais des Nations pour y demander de faire respecter le droit international et stopper cette agression. Selon les chiffres fournis par l’hôpital d’Afrine, environ 150 civils ont déjà perdu la vie.
Ambivalence turque critiquée
La colère des manifestants contre la Turquie est vive. “Les combattants kurdes ont joué un rôle décisif dans la lutte contre le terrorisme dans la région et aujourd’hui l’Etat turc nous bombarde. Ils ont même détruit le dépôt d’eau potable en ville”, s’insurge Mohammed, peu avant que le début de la marche.
Au total, ce sont 82 organisations actives dans toute l’Europe qui sont présentes: “Avec mon groupe, qui compte 150 membre de dix-sept nationalités, nous avons commencé à marcher le 8 février du Luxembourg jusqu’à Saint-Avold, en France. Nous devions directement aller à Strasbourg, mais l’urgence de la situation à Afrine (ville du nord de la Syrie où on lieu les bombardements n.d.l.r) nous a poussés à nous joindre au tronçon entre Lausanne et Genève”.
Des manifestations sous haute-surveillance à travers toute l’Europe
La colère des Kurdes grondent désormais à travers toute l’Europe. Au point que certains pays, comme l’Allemagne, redoute une importation du conflit. A Cologne, le 27 janvier dernier, ils étaient plusieurs milliers à s’être rassemblés sur la place Ebert, selon les chiffres communiqués par les organisateurs de la manifestation. Un rassemblement placé sous haute-surveillance par la police.
Berlin craint désormais que le conflit s’importe sur le territoire allemand sur lequel vivent environ un million de Kurdes et quelques 3 millions de personnes turques ou d’origine turque. Des échauffourées entre membres des deux communautés et des actes de vandalisme contre des mosquées turques ont d’ores et déjà eu lieu ces derniers jours.
>> A voir, une vidéo de la manifestation kurde du 27 janvier à Cologne (source AFP):