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Une appli pour faciliter la communication entre soignant et soigné

La communication est essentielle dans la relation soignant-soigné. Pour conserver ce lien unique et indispensable, l’hôpital fribourgeois se mobilise et innove. A l’aide d’une application, mise au point par son Service de communication, une série de pictogrammes permet de déterminer les besoins fondamentaux des patientes et des patients qui ne peuvent plus s’exprimer par la parole ou qui ne peuvent pas être compris.

Connaître le niveau de douleur éprouvé par la personne, savoir si elle a froid, si elle a peur, si elle aimerait prendre une douche… autant d’éléments essentiels que le personnel soignant ne peut pas deviner et pour lesquels un échange avec la patiente ou le patient est nécessaire. Afin de faciliter ce lien unique et indispensable entre soignant et soigné, l’hôpital fribourgeois (HFR) se mobilise et innove grâce à une application.

Jusqu’ici, la gestuelle et quelques dessins imprimés sur du papier assuraient un lien souvent ténu avec les malades ne pouvant plus s’exprimer par la parole ou ne pouvant pas être compris. Désormais une palette de pictogrammes est à disposition sur une application, développée par le Service de communication de l’HFR, afin de faciliter la communication.

Deux tablettes sont déjà à disposition des services concernés (peut-être préciser lesquels). Une vingtaine devrait l’être au début 2022. «Nous n’avons pas réinventé la roue, note Juliette Belissent, responsable du pôle clinique de l’HFR et responsable du projet. Nous nous sommes inspirés d’un imagier existant, comme le mentionne l’application, que nous avons parfois simplifié, parfois complété.»

Nous avons eu rapidement une idée assez claire de ce qui pourrait nous aider Juliette Belissent, responsable du pôle clinique

Le choix de ces pictogrammes a été réalisé en collaboration avec Jeannine Milo, responsable du Service de logopédie de l’HFR, et ses collègues. «Nous avons eu rapidement une idée assez claire de ce qui pourrait nous aider», souligne Juliette Belissent. Cinq catégories de besoins ont été définies, de la toilette personnelle aux visites de la famille. Avec un accent particulier sur la douleur, dont l’onglet peut être développé afin de définir précisément l’endroit et l’intensité de celle-ci.

Malgré la pandémie de Covid-19, le projet Pictogramme a vu le jour en quelques mois à peine. En plus des patients neurolésés ou intubés, cette application est utile pour communiquer avec les personnes souffrant de déficience auditive. Pour elles, un onglet a été ajouté afin qu’elles puissent taper du texte.

De même, le lien devrait être faciliter avec les personnes allophones. «Le projet n’a pas été pensé pour cette patientèle-là, avec qui nous privilégions le dialogue grâce à des interprètes, indique Juliette Belissent. Mais, dans les moments sans interprète, la communication pourra ainsi être maintenue.»

L’application Pictogramme est accessible à tous. Elle fonctionne sur ordinateur et sur smartphone. «Mais l’interactivité est bien meilleure avec une tablette», avertit toutefois la responsable du pôle clinique.

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En testeuse bien malgré elle

Juliette Belissent, responsable du pôle clinique de l’hôpital fribourgeois, a pu expérimenter la pertinence de l’application Pictogramme en situation réelle. «Quelques jours à peine après que le Service de communication m’avait annoncé que l’application était opérationnelle, mon père a fait une chute dans l’escalier», explique-t-elle. Une hémorragie cérébrale le laisse avec une aphasie de broca.«Pendant des jours, nous avons communiqué uniquement grâce à ma tablette et à l’appli de l’HFR. C’était un vrai soulagement de pouvoir connaître son degré de douleur, de savoir s’il se sentait angoissé ou calme. Je peux témoigner que l’application fonctionne, même avec une personne de 80 ans peu aguerrie à la technologie.»

La clinicienne fribourgeoise a même laissé sa tablette au personnel soignant de la clinique où était pris en charge son père. «Elle ne disposait pas d’outil pour communiquer avec les malades privés de leurs moyens d’expression», souligne Juliette Belissent. L’application développée à l’HFR pourrait donc être utile bien au-delà de ses propres centres de soins.

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