Le bonheur du randonneur en Gruyère
En Gruyère, il est une vallée au cœur de laquelle on se sent comme au bout du monde: le Motélon. Quelques alpages, des vaches, des fleurs et un panorama à couper le souffle suffisent au bonheur du randonneur. En route!
MARJORIE BORN
Arrivé à la hauteur de l’alpage de la Leity, c’est l’odeur des cochons qui nous ramène à la réalité. Garde-génisses ou vachers passent ici plusieurs mois en été. De vénérables chalets dont les toits tavillonnés brillent d’un éclat argenté. En prenant de la hauteur, le paysage s’annonce prometteur. Mais sans nous attarder, nous piquons en direction de Vacheresse, l’un des alpages les plus élevés du canton de Fribourg (1748 m).
Un jardin extraordinaire
Parvenu aux Merlas (1908 m) on s’accorde une pause pour mieux apprécier la vue, adossé à la croix. Une armoire métallique contient un livre d’or, témoignage fragile des espoirs et des rêves qu’y ont laissés d’innombrables randonneurs. Parterre de rhododendrons, bosquets de vernes, creux humides et buttes herbues: le replat des Merlas est un jardin extraordinaire. À savourer, puisque, il faut bien l’admettre, la dernière descente, pour rejoindre la voiture, ne permet guère de lever les yeux. Heureusement qu’il y a en perspective une bière bien fraîche à la Pinte du Pralet.