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Créer des lits de soins intensifs, l’idée simpliste de l’UDC

La Suisse résiste pour l’instant à la quatrième vague. La capacité hospitalière n’est pas dépassée. Le Conseil fédéral se prépare pourtant à un éventuel durcissement des restrictions sanitaires si la situation sanitaire venait à empirer, au grand dam de l’UDC qui exige moins de restrictions et davantage de lits de soins intensifs. La leçon de l’automne dernier n’a pas porté ses fruits. 

Vidéo du Docteur Blondel, postée durant la deuxième vague en Suisse, novembre 2020
 
En novembre dernier, sa vidéo est devenue virale. Le visage soucieux du Dr Blondel, visiblement peu habitué à se mettre en scène, implorait les Suisses de respecter les restrictions afin de freiner la progression de l’épidémie. Ce médecin spécialiste en médecine interne générale à l’Hôpital de Fribourg résumait ainsi la situation : “Nous nous trouvons à l’aube d’une catastrophe sanitaire…. Les ambulances arrivent à une cadence au quart d’heure”.  Pour mémoire, les sociétés savantes avaient à l’époque dû mettre à jour les directives concernant le tri des malades et les soins palliatifs.
Effarés, les pays étrangers découvraient que notre pays, l’un des plus riches du monde, était à genoux. Pourtant le matériel ne manquait pas. Pourtant les lits ne manquaient pas. Ce qui manquait, c’étaient les bras. “On ne pourra pas augmenter le nombre de lits de soins intensifs comme on l’a fait au printemps, faute de personnel” prédisait alors Govind Sridharan, médecin-chef des Soins intensifs dans le même hôpital.
L’UDC, dans son communiqué du 31 août 2021, refuse tout alarmisme et préfère à l’extension des restrictions sanitaires la création de lits de soins intensifs, solution jugée plus efficace et avantageuse. Le parti conservateur fustige au passage le Conseil fédéral, accusé de n’avoir “lancé pratiquement aucune offensive de formation pour soulager la situation du personnel dans le secteur de la santé”.
Créer des lits, c’est la solution simpliste reprise en boucle, depuis des mois et dans tous les pays concernés, par les opposants aux restrictions sanitaires. C’est bien mal connaître le niveau d’expertise d’une infirmière de soins intensifs. Quel pays serait capable de former en moins de douze mois des professionnels de ce niveau ? C’est bien mal connaître, aussi – et c’est étonnant de la part d’un parti si prompt à dénoncer la gabegie – la réalité économique du fonctionnement hospitalier. Quel pays peut s’offrir le luxe de former et employer des professionnels de santé inoccupés une partie de l’année ? C’est bien mal connaître, encore, l’impact physiologique du Covid et d’une hospitalisation en soins intensifs. Quel pays peut accepter que ses citoyenn.e.s soient victimes à vie de séquelles aussi graves ?
La vidéo du Dr Blondel se terminait ainsi : “Si toute la population change son comportement on a encore une petite chance”.  Visiblement, le parti conservateur suisse n’est pas prêt à changer le sien.
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