Et si la pluriculturalité était un atout?
Pluriculturelle telle qu’elle est, la Suisse a deux grands défis à relever: tirer le meilleur de sa pluriculturalité et de sa suissitude. L’EPFL montre le chemin.
Admettons, l’anglais y règne en maître et plus d’un s’offusque que l’EPFL cherche des professeurs au quatre bouts de la terre. N’avons-nous pas assez d’experts en Suisse qui répondraient aux besoins de notre pays? La dynamique Ecole Polytechnique Fédérale montre qu’internationalité ne rime pas nécessairement avec détachement du contexte local.
L’exode vers les station de ski les fins de semaine des étudiants de toute croyance et de toute couleur nous met la puce à oreille: ils parlent l’anglais, oui, mais ils sont imprégnés par l’amour suisse pour le grand air, pour les montagnes. Et s’ils sont nombreux à rester travailler dans le pays après leurs études, ce n’est pas seulement parce que l’économie y marche plutôt bien, c’est aussi parce qu’ils y trouvent une structure qui donne assez de liberté d’être créatif. Certains aiment même des horloges coucou, mais on excusera cette faute de goût.
Et la Suisse, profite-t-elle aussi?
Ce qui est formidable pour la Suisse est que ses étrangers apportent un autre angle de vue, une volonté de réussir et une créativité qui puise tant dans l’enseignement structuré offert par la Suisse que dans leur origine culturelle.
L’EPFL l’a compris il y a longtemps: face aux grands défis scientifiques de cette ère, la pluriculturalité est la ressource la plus précieuse de notre pays!
Le Président de l’EPFL, Martin Vetter, sur l’internationalité des universités suisses
Et pourquoi les Suisses ne contribueraient-ils pas aussi à cet élan de créativité dans un autre pays?
Pour approfondir:
Windisch Uli, La Suisse – Clichés, délires, réalité, Editions l’Age d’homme, 1989
Parent Christophe, Le concept d’état fédéral multinational, PIA Peter Lang, Collection Diversitas, 2011
Quelle participation des étrangers à la vie publique locale? Edition du conseil de l’Europe, Etudes et travaux no 71, 1999