La Bénichon, ma tradition vivante en terre fribourgeoise
Il est une tradition commune à toute le pays fribourgeois: la Bénichon. Si nous y bénissons symboliquement les récoltes, cette fête est avant tout familiale et communautaire. Comme dans le petit village broyard où j’ai grandi.
“Goûte la soupe, ai-je assez salé les choux?” La voix de ma grand-mère me revient en mémoire, tout comme le cliquetis des grandes cuillères qui servent le jambon tranché – cuit à feu doux toute la nuit dans une immense casserole -, l’odeur caramélisée des traditionnelles poires à Botzi ou encore la luminosité de début d’automne. Ca se passait à la Bénichon, une fête à l’origine religieuse, dont le nom, issu du patois, signifie la bénédiction des récoltes abondantes et du bétail de retour dans les fermes.
Une tradition…
Cette fête a lieu, dans la Broye, le deuxième dimanche de septembre. Elle rythmait mes années enfantines, au même titre que Pâques ou Noël. Même ambiance de fête, même excitation fébrile: nous sortions les beaux habits et nous les plus petits attendions impatiemment l’ouverture du bal, où la plupart des habitants du village convergeaient, le repas en famille terminé. La cuchaule, la moutarde, le gigot, la soupe aux choux, le jambon de la borne, la purée de pomme de terre, les beignets, cuquettes, bricelets, merveilles et pains d’anis!
…vivante
Ma grand-mère n’est plus là, je n’aime plus vraiment le jambon, mais mes enfants si! Le restaurateur et la jeunesse du village – une association que les jeunes gens rejoignent dès leur seizième anniversaire – organisent depuis quelques années une version simplifiée du repas. Nous y prendrons part cette année, ma maman n’étant plus motivée par l’élaboration éreintante de ce menu savoureux. Des savoirs-faire et des tours de mains auxquels j’ai assisté depuis toute petite sans pouvoir les reproduire à mon tour. Si je le regrette, l’important n’est pas là finalement. Les retrouvaillles avec mes souvenirs, mêlées aux saveurs et aux airs d’aujourd’hui m’inscrivent dans l’histoire en mouvement d’un petit village où j’ai grandi.
vidéo nostalgie: la méthode de confection des merveilles, une technique sur le genou
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