L'ats, une agence de presse monopolistique
Le paysage médiatique suisse ne présente désormais plus qu’une seule agence de presse généraliste, l’ats. Elle a été concurrencée pendant plus de 30 ans par AP, dont ce qu’il restait du bureau suisse a disparu à fin janvier.
L’agence télégraphique suisse (ats) se retrouve en situation de monopole sur le marché suisse pour la première fois depuis 95 ans. Hormis Associated Press (AP), active entre 1981 et début 2013, le Deutscher Depeschendienst (DDP) a eu un service de nouvelles suisses jusqu’en 1983 et la Correspondance politique suisse (CPS) jusqu’en 1993. Cette situation monopolistique fait l’objet d’une enquête de la Commission de la concurrence (Comco).
Disparition d’AP Suisse en deux temps
Premier choc en janvier 2010, lorsque les 16 journalistes de la rédaction alémanique d’AP sont licenciés, deux mois à peine après avoir été repris par l’agence allemande DDP. En comptant les pigistes, une vingtaine de personnes sont concernées.
La rédaction romande subira le même sort, près de trois ans plus tard. Il aura fallu pour cela attendre sa reprise par les deux mêmes investisseurs allemands qui avaient racheté le service d’AP en langue allemande, Martin Vorderwülbecke et Peter Löw. Cette fois-ci, la transaction portait sur le service d’AP en français et englobait donc le bureau d’AP en France. A sa conclusion, une telle issue ne pouvait pas être présagée, à en croire Peter Löw (en allemand, 1min20).
“Devenir une agence leader en Europe”
Aujourd’hui, seule l’agence photo Sipa subsiste de cette grande opération. Après avoir été placée en redressement judiciaire, elle a été reprise en mars dernier par deux agences photo, la Belge Isopix et la Britannique Rex Features.
