Environnement

Le grand retour du chat sauvage

Protégé depuis 1962, le chat sauvage ou chat forestier colonise dorénavant une grande partie du Jura. Un projet lancé en février dernier vise à mieux le recenser.

 
A pas de velours, le chat forestier recolonise la Suisse. Mais n’espérez pas pouvoir l’admirer de près: le chat forestier – appelé aussi sauvage – porte bien son nom: discret et farouche, il s’établit dans de grandes zones boisées, où il peut chasser et se cacher. “On le trouve avant tout dans le Jura, où il continue à s’étendre, explique Fridolin Zimmermann, biologiste au Kora (Centre de recherche sur l’écologie des carnivores et de la faune sauvage). Il est aussi présent le long du pied du Jura, en particulier vers la Sarraz, dans le canton de Vaud. On en compte actuellement entre 450 et 900 sur un territoire de 600 m2.”
Encore sur liste rouge
Après avoir presque disparu à la fin du 18e, le chat sauvage est maintenant protégé en Suisse depuis 1962. Il figure encore actuellement sur la liste rouge des espèces “très menacées”. Un peu plus grand que le chat domestique, il se nourrit comme lui majoritairement de rongeurs.
 
Afin de mieux recenser et comprendre cette discrète population féline, le KORA a lancé il y a sept mois un petit programme de suivi photographique. Mené exclusivement dans le Nord du Jura, ce dernier a nécessité la mise en place de soixante poteaux de bois enduits de valériane, et encadrés par deux appareils photographiques. Attirés par la valériane, les chats viennent se frotter aux poteaux et sont alors immortalisés par les appareils.
Les photos sont ensuite régulièrement recensées et observées. Un prélèvement des poils sur les poteaux permet en parallèle de différencier les chats sauvages et domestiques.
 
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Nombreuses informations supplémentaires
Le dernier passage en date des scientifiques a permis de recueillir de nombreuses informations supplémentaires. Ainsi que beaucoup plus d’échantillons de poils que prévu. “Toutes ces observations ne nous permettront bien sûr pas d’obtenir des chiffres précis sur le nombre de chats sauvages en Suisse, note Fridolin Zimmermann. Mais nous aurons ainsi une fourchette – et la vérité se situera au milieu!”
Comme tout chat qui se respecte, le forestier garde ainsi une aura de mystère…
 

APPEL A TEMOIN
La collecte systématique d’informations est essentielle à un monitoring comme celui sur le chat sauvage. Vous avez remarqué un félin qui semble être un chat forestier? Observé des traces ou des excréments intéressants? Trouvé un cadavre de chat sauvage? Toutes les informations crédibles intéressent les scientifiques du KORA. Vos photos leur permettront d’identifier l’espèce repérée, et vous pouvez compléter vos informations en remplissant ce fichier avec toutes vos observations.

Le chat forestier dans son quotidien

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