Ma Suisse à moi

L’urbanisation galopante en Suisse complique la vie de la faune

Au-delà des clichés d’une nature saisissante et d’un pays attaché à ses traditions agricoles, la Suisse a fortement cédé à l’urbanisation depuis les années 1950. Au point où elle doit désormais créer des passages à faune qui reconnectent les bribes de territoires non construits.

En Suisse, on assiste depuis plusieurs décennies a un morcellement croissant du territoire grignoté par l’urbanisation et les infrastructures.
 
 
 
 
 
La Suisse s’enorgueillit de ses paysages alpins qu’elle vante sur des cartes postales distribuées dans le monde entier. Mais à l’ombre du Cervin, la réalité est plus sombre. On assiste depuis plusieurs décennies a un morcellement croissant du territoire grignoté par l’urbanisation et les infrastructures, en plaine, mais aussi en montagne où les stations de ski s’étendent de manière parfois anarchique. Cette bétonisation a des impacts importants sur la faune, dont les milieux se réduisent, mais aussi sur les habitant·e·s du pays privé·e·s d’espaces naturels propices à la détente.
Les méfaits du grignotage

Selon le rapport “Morcellement du paysage en Suisse” signé par l’Office fédéral de la statistique (2002), les surfaces bâties ont quasiment doublé en Suisse entre 1950 et 2000, au détriment par exemple des vergers et surfaces agricoles. Chaque année, les bâtiments et infrastructures augmentent au rythme de 2100 hectares. La taille de ce que les spécialistes de l’aménagement du territoire nomment les « mailles », c’est-à-dire les surfaces qui séparent les voies de communication ou les aires urbaines, s’est réduite de 70% entre 1885 et 2000. En résulte un paysage presque entièrement modelé par l’humain et des régions urbaines qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, par exemple autour de Zurich.
 
Pionnière des couloirs à faune
Les animaux sont les premières victimes de ce développement en raison du fractionnement de leur milieu, qui les empêchent de se déplacer, et des routes qui les déciment. Ce fléau touche particulièrement la Suisse par rapport aux pays voisins qui ont su garder de plus grandes surfaces vierges d’infrastructures. Le pays tente depuis quelques années d’y remédier en densifiant les territoires déjà construits. Elle oeuvre également en pionnière dans la création de corridors pour la faune, sous la forme par exemple de tunnels ou de passages végétalisés qui enjambent les autoroutes. Avec pour objectif que, sur la carte postale, les marmottes ne soient pas qu’en peluche.
Passage à faune dans le canton de Berne
L’association ProNatura a muni une biche d’un traceur gps de manière à vérifier de quelle manière cette espèce emprunte les couloirs faunistiques. Suivez ses déambulations: https://www.pronatura.ch/fr/2019/la-biche-joba-demi-tour-sur-le-passage-faune

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