Une poétesse dans le métro de Lausanne
Jacqueline Borel, femme de lettres vivant à Pully, s’est inspiré des atmosphères différentes qui règnent dans le nouveau M2. Son livre a paru le 28 avril 2011.
Les transports publics ne voiturent pas que des zozos pressés ou moroses. Les fracas du Transsibérien ont inspiré à Cendrars une épopée flamboyante entre Moscou et Kharbine. Dans «French Connection», la plus puissante scène de poursuite du cinéma a pour décor le métro de New York. Si celui-ci est jalonné de 422 de stations, notre ligne lausannoise du M2 n’en compte que 14. Mais chacune a une âme distincte. Leur succession, d’Ouchy à Croisettes, ponctue un petit récit que publie Jacqueline Borel-Freymond.
Pendeloques de jade
Son héroïne Henriette est une sexagénaire nostalgique et fantasque. Contrairement aux autres passagers, elle ne prend pas le métro pour se rendre au travail, mais pour rêvasser, faire balancer à ses oreilles des pendeloques de jade au rythme du convoi. Son monologue se tisse de souvenirs familiaux, d’observations intra et extra-M2. Henriette a des lettres: elle invoque Oscar Wilde, Eluard, Aragon. Elle prend le métro pour le seul plaisir de retraverser une cité qui l’a fait souffrir et qu’elle aime.
Qui l’eût cru? La jolie machine du M2, avec son high-tech exemplaire, distille itou une toute aussi jolie poésie autochtone!